"Creuser", céramique, branche bois, 60 cm x 20 cm, 2024
Creuser la terre #2 : Réflexion sur les conflits armés et ceux qui les font.
Faire une cavité en enlevant de la matière. Florence Bruyas s’intéresse aux soldats des tranchées qui s’enterrent sur les lignes de front. Sensible aux conflits qui secouent le monde, le fantôme d’un arrière-grand-père mort en 1915 la hante. Il se fait alors l’écho de cette masse obscure de corps envoyée au combat.
Ces sans deuil d’hier et d’aujourd’hui, anonymes, sont pourtant « des corps qui comptent ». Un corps social mobilisé, mobilisable et malléable qui sert de chair à canon. La pelle de tranchée, équipement essentiel dans la protection du fantassin de seconde classe envoyé en 1re ligne, devient l’objet emblématique du travail. La pelle raconte l’engagement du corps qui se confronte à la matière, la tranchée, la boue, le trou exigu qui contraint, le terrier parfois salvateur dans lequel on se love. Elle conte la réalité charnelle des conflits armés qui semblait enfouie sous les termes de guerres technologiques aux frappes chirurgicales.